La Princesse de Clèves
/ 199530 ans que ça dure !
Marcel Bozonnet enfile une nouvelle fois sa fraise et son pourpoint Henri II pour jouer la Princesse de Clèves, ce monument de la littérature française dont il est tombé sous le charme.
Pour nous faire entendre ce célèbre texte, il se met de plain-pied avec cette langue intemporelle qui nourrit profondément notre inconscient culturel.
Son travail tient en ceci : trouver les moyens de rendre à cette prose tout le registre des émotions qu’elle inspire, sa force, sa légèreté et sa suavité.
Argument
Mise en garde de bonne heure par sa mère contre « le peu de sincérité des hommes » et les dangers de l’amour, Mllede Chartres, âgée de seize ans, garde la tête froide devant les hommages que suscite sa beauté. Elle sait que « le plus grand bonheur d’une femme est d’aimer son mari et d’en être aimée », et attend qu’un prétendant se présente. Deux brillants projets de mariage, conçus par Mme de Chartres, échouent ; la jeune fille doit se contenter d’épouser un gentilhomme plein de sagesse et de mérite, M. de Clèves, dont la passion respectueuse, la constance ont touché sa vertu. Elle n’a pour lui que de l’estime et s’en satisfait (…). Mais peu de temps après, la rencontre du duc de Nemours jette le trouble dans son existence paisible (…). *
Intention
“Me voilà, de nouveau, au cœur des plaisirs et des difficultés, à apprendre, voire ressasser, ma chère langue du XVIIème siècle. En elle, je vois bien une fois de plus, que vont d’un même pas la beauté stricte et l’horreur, et je redécouvre avec une force inaccoutumée que l’école du plus grand maintien cache un laboratoire de cris. Les phrases, qui paraissaient immobiles dans leur perfection, courent, de fait, d’un mouvement imprévisible. Mon travail tient en ceci : trouver les moyens de rendre à cette prose tout le registre des émotions qu’elle inspire.” Marcel Bozonnet
* Bernard Pingaud, in Laffont-Bompiani Dictionnaire des personnages Robert Laffont
D’après le roman de Madame de La Fayette
Adaptation Alain Zaepffel
Mise en scène et interprétation Marcel Bozonnet
Chorégraphie Caroline Marcadé
Création costumes Patrice Cauchetier
Création lumières Joël Hourbeigt
Régisseur lumières Philippe Catalano
Régisseur son Guylaine Cherri en alternance avec Clément Bozonnet
Diffusion et coordination Pauline Barascou / La Table Verte productions
Production Les Comédiens voyageurs
Coproductions Théâtre des arts, scène nationale de Cergy-Pontoise / Studio productions / Maison de la culture d’Amiens.
Avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Nouvelle-Aquitaine
Photographies Pascal Gely
Durée du spectacle 1h20
Spectacle créé au Théâtre des Arts à Cergy-Pontoise en 1995
15 janvier 2026 Théâtre du Rempart – Semur-en-Auxois
20 janvier 2026 Théâtre Astrée – Université Lyon 1
Automne 2026 Théâtre Saint-Louis – Pau (en cours)
2026 Théâtre des Bernardines – Marseille (date à préciser)
TELERAMA
« Pour laisser chanter en lui l’histoire de la mystique Princesse de Clèves, Marcel Bozonnet a imaginé une troublante chorégraphie sous un mélancolique halo de lumière. Stylisant ses gestes, adoptant un timbre de voix mi-homme, mi-femme, laissant parfois ses phrases comme suspendues et esquissant de-ci, de-là d’aristocratiques pas de danse, il donne à la prose de Madame de La Fayette une fragile transparence. Et l’on comprend soudain à quel point ces mots-là renferment cruauté, violence ; comme ils sont les miroirs des dissimulations et mensonges de la cour… (…) Il nous promène en terres d’émotions, de sensations. (…) Pour les vertiges poétiques et métaphysiques, c’est avec La Princesse de Clèves qu’il vous faut prendre rendez-vous. » – Fabienne Pascaud
LE MONDE
« Superbement vêtu de soies d’or de l’époque, Marcel Bozonnet est, plus qu’un acteur, une apparition, un “esprit”, un diamant d’anachronisme, exquis, aérien, féerique, mais traversé de coups de vent noir, surtout lorsque le jeu presque grisant des lumières accentue, sous Marcel Bozonnet, son ombre, qui vole ou se pose telle un oiseau de proie, et rappelle les vers de La jeune Parque de Valéry : “Mon ombre, la mobile et la souple momie / De sa présence feinte effleurait sans effort / La terre où je fuyais cette légère mort”.
Tout ce qui concourt au jeu si détourné-direct de Marcel Bozonnet – poésie du costume, chorégraphie des mains, ors ou neiges de l’éclairage – est un enchantement, jusqu’aux accès courts de musique, tantôt Anton Webem, tantôt un contemporain de l’action, rarement joué, Anthoine Boesset (1586-1643), dont Marcel Bozonnet a enregistré, en cette occasion, un disque, avec l’ensemble Gradiva. (…) » – Michel Cournot
LE FIGARO
« Bozonnet, beau parleur, dodeline, avec des trésors de nuances, entre la candeur et l’admiration étonnée, l’allégresse timide et la mélancolie. Il médite : qu’est-ce qui fait battre un cœur de femme ? C’est assurément la seule question qui doit occuper une vie. Madame de La Fayette se la pose, cette question, qui ouvre sur des abîmes qu’aucun homme ne connaît. Bozonnet est admirable de précision, de tension continue. Un jeu sobre et limpide, avec soudain, dans sa diction si posée, un pleur, un cri, une ondée de tristesse. Aucune pose, aucune simagrée dans ses attitudes pourtant si guindées, si maniéristes. Qu’il s’étonne, se pâme ou sautille, comme une demoiselle, il se modère, selon un code draconien et délicat. Ce spectacle, bref et coupant comme une palpitation d’éventail, nous laisse dans le cœur un pur sillage de feu et de glace qui persiste longtemps et qui éclaire, au-delà de nos pauvres rêves, les envies les plus chimériques. » – Frédéric Ferney


